UN PEU D'HISTOIRE...

La broderie à la soutache est apparue en France dès XV-XVI siècles. Elle était surtout utilisée pour la décoration des robes, des manteaux et était alors réservée à la noblesse. Vers XVIII siècle elle faisait partie de la riche décoration des costumes de la cour royale au même titre que la guipure, dentelle, rubans et autre passementerie.

La mécanisation des rubans et galons a permis d’ornementer les robes à moindre coût. La grande production de coton a démocratisé la mode, les robes deviennent simples, ornées seulement d’une soutache, d’un galon ou d’une dentelle posés à plat. A la fin du XIX siècle la silhouette se transforme, la broderie est très présente sur les jupes, les robes et les manteaux.

A l’époque du Premier Empire la soutache a trouvé sa place aussi sur les uniformes militaires. Assurément les plus célèbres et les uns des plus beaux, les uniformes des Hussards étaient richement décorés de soutache dorée, blanche ou rouge. Ce n’est pas par hasard , mais en parti grâce à la beauté de leurs tenues que les Hussards avaient la réputation de conquérir le cœur des femmes.

La broderie à la soutache a connu de nombreuses évolutions et a voyagé à travers le monde. On peut notamment observer les détails subtils sur les costumes traditionnels des pays de l’Europe de l’Est.

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ET AUJOURD'HUI ?

Les uniformes militaires décorés de soutaches sont toujours une des sources d’inspiration de la mode moderne. On peut voir sur des podiums les vestes en tweed garnies de galons, soutaches et passepoils au col ou sur les poignets. Les robes rebrodées de motifs floraux d’organza, de soutache ou de satin de soie font le plus bel effet sur les tapis rouges lors des cérémonies officielles.

De nos jours, la soutache sert à la fabrication des abat-jours, des fermoirs dit “chinois” et se retrouve également dans les objets tressés en macramé. La soutache est utilisée dans la confection des robes et de costumes de scène dans le milieu du spectacle. Elle fait partie intégrante de Traje de luces (Habit de lumières), costume traditionnel de toreros.

Constantin Philippoff, Picador lors d'une corrida aux arènes d'Arles pendant la Feria du Riz, 2008
Constantin Philippoff, Picador lors d'une corrida aux arènes d'Arles pendant la Feria du Riz, 2008

Les années 90 marquent le début d’une renaissance de cette technique avec la réapparition en force des bijoux brodés à la soutache. Elle se développe rapidement et conquiert de plus en plus d’adeptes, surtout en Israël, en Italie, en Pologne et dans d’autres pays d’Europe.

La broderie à la soutache permet la création de bijoux et d’accessoires très variés, tels que colliers, bracelets, boucles d’oreilles ou broches. Son utilisation dans la confection de sacs, barrettes, ceintures et autres objets de décoration est également de plus en plus populaire.

TECHNIQUE

La soutache (français: Soutache du hongrois: Sujtás) est un galon plat avec une rainure dans son milieu. Elle varie en couleur, largeur et qualité. La plus belle reste la soutache composée des fils de soie ou de viscose.

Tous les éléments sont soigneusement cousus à la main. Pour compléter la composition des bijoux, on utilise toute sorte de perles en verre, gemmes, métal, bois, résine et autres matériaux. Les strass en cristal donnent aux bijoux un éclat incomparable et un côté précieux. Pour apporter du volume et une touche colorée on ajoute souvent des perles de rocaille, des éléments métalliques, de la dentelle, du cuir au gré de l’imagination de l’artiste.